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L’ortie, la plante qui pique vitaminée

“Qui s’y frotte, s’y pique” 😬 l’ortie est avant tout connue pour être une plante urticante. Saviez-vous qu’elle est comestible et très nutritive ? Découvrez comment elle se récolte et de savoureuses recettes dans cet article.

Qu’est-ce que l’ortie ?

D’où vient l’ortie ?

L’ortie fait partie de la famille des Urticacées. Le houblon et le chanvre appartiennent à la famille des Canabinacées, qui fait partie du même ordre (Urticales). 

L’ortie que l’on trouve fréquemment en Europe est lUrtica dioica aussi appelée grande ortie. Urtica provient du latin urere qui signifie brûler. Dioica, dioïque désigne les plantes dont les fleurs mâles et femelles se situent sur des pieds différents.

La grande ortie peut atteindre plus de 1,5 mètre de hauteur. Elle apprécie les terrains humides et riches en azote. Elle pousse à l’état sauvage sur les terrains abandonnés, à la campagne dans des friches, au bord des chemins. On peut même l’héberger dans son jardin !

Sa consommation remonte à l’Antiquité. Pline l’Ancien en fait mention dans son Histoire Naturelle (77 après J-C). Il lui déduit un ensemble conséquent de paragraphes et présente plusieurs de ses vertus médicinales. “Appliquée avec du sel, cette plante est utile contre la morsure des chiens”.

Cette plante a été employée pour fabriquer des vêtements. Durant la période médiévale, elle permettait à des gens démunis de se vêtir. On fabriquait aussi du textile d’intérieur avec de l’ortie, des draps ou des napperons par exemple. 

Durant les deux guerres mondiales du XXème siècle, l’ortie a servi à fabriquer des uniformes, des tentes (coloris vert adapté) et même des parachutes. Elle est utilisée dans le colorant alimentaire E140 qui sert à la fabrication de chewing gums ou de dentifrices.

Récolte et conservation de l’ortie

L’ortie sauvage prolifère sur tout le territoire métropolitain. Elle pousse dans d’innombrables endroits et surtout dans les zones ombragées et humides comme vu précédemment.

L’exploitation industrielle de l’ortie à des fins de consommation alimentaire n’est pas répandue en France. C’est une plante dite invasive, elle peut envahir un terrain à vitesse grand V !

Les plants d’ortie sont synonymes de biodiversité. On la qualifie volontiers de plante hôte. Elle abrite et nourrit de nombreux animaux. Des oiseaux et les insectes apprécient y nicher tandis que des rongeurs comme le campagnol y trouvent de quoi se délecter. 

Certains jardiniers enterrent des feuilles d’ortie pour enrichir le sol. Le purin d’ortie est un élixir bien connu pour fortifier le sol et favoriser la croissance des plantes. On l’obtient à partir de feuilles fermentées dans de l’eau. Il repousse les espèces envahissantes et protège de certaines maladies.

On récolte les pousses d’ortie durant les mois d’avril et de mai. C’est-à-dire avant sa floraison. Son goût s’altère par la suite et elle devient filandreuse.

On peut conserver les feuilles d’orties au congélateur en les faisant blanchir avant. En la mixant avant la congélation on obtient une préparation prête à être incorporée dans une recette de velouté par exemple.

Il est également possible de faire sécher les feuilles d’orties. On les conserve ensuite dans un récipient hermétique.

ortie fleurs
ortie en fleurs

Comment choisir l’ortie ?

L’ortie fraîche n’est disponible que durant une courte période (avril-juin). On la trouve à l’état sauvage mais il est aussi possible d’en faire pousser dans son jardin.

Lorsque l’on veut procéder soi-même à la cueillette, il est important de choisir un endroit préservé de la pollution (voitures ou épandage de pesticides).

On s’équipe de gants pour éviter d’avoir des piqûres plein les mains ! On choisit les pousses les plus jeunes et on veille à laisser quelques feuilles sur les pieds. Les feuilles de la grande ortie sont de forme triangulaire.

De plus, pour éviter la présence de bactéries et de parasites responsables de maladies, on cueille les feuilles le plus haut possible. L’Echinococcose aussi appelée maladie du renard se transmet via les déjections des animaux.

Ensuite il faut procéder à un lavage minutieux des feuilles. Le premier bain contient de l’eau et du vinaigre pour bien nettoyer la plante et la débarrasser de ses impuretés et autres petits insectes. On la rince encore au moins deux fois pour un nettoyage optimal.

Il existe de la poudre d’ortie qui permet de consommer cette plante et de profiter de ses vertus toute l’année. On l’utilise facilement dans ses recettes. On trouve aussi des feuilles d’ortie séchées dans les enseignes bios et en herboristerie.

Bienfaits de l’ortie

L’ortie est très bien dotée en minéraux, en fer, magnésium, phosphore et calcium. 100 g de feuilles fraîches d’ortie contiennent presque deux fois plus de fer qu’un steak de bœuf grillé !

La teneur en calcium de certains plants est remarquable et dépasse celle d’un yaourt nature. Elle est ainsi particulièrement intéressante pour les végétariens et les végans.

C’est une plante riche en vitamines A, B, C et K. Sa teneur en vitamine C est supérieure à celle contenue dans la plupart des agrumes ! C’est la vitamine qui booste les défenses immunitaires. Certains des pigments responsables de sa couleur (flavonoïdes) lui confèrent une puissante action antioxydante.

L’ortie est une mine de protéines ! Elle se situe dans le peloton de tête des plantes les plus riches en protéines. Elle contient 18 des 20 acides aminés existants. Et 8 des 9 acides aminés dits essentiels car notre organisme n’est pas capable de les synthétiser.

On vérifie toutefois si l’on ne présente pas de contre-indication à sa consommation. En échangeant avec son médecin ou un phytothérapeute.

Idées recettes à base d’ortie

L’ortie a une saveur végétale légèrement amère et astringente. Certains la mangent crue, ils la roulent pour détacher ses poils urticants. Je vous recommande cependant fortement de la faire cuire pour éviter tout risque d’irritation. De plus, la cuisson élimine les parasites.

On la blanchit ou on la sèche pour lui faire perdre son piquant. Elle s’incorpore dans de nombreuses recettes et remplace aisément les épinards ou les blettes.

Dans une quiche aux orties, une soupe, une velouté avec des pommes de terre. En omelette avec une persillade, dans un soufflé. En garniture d’une galette bretonne avec de la truite fumée et un peu de crème légère. 

La poudre d’orties peut être mélangée à d’autres épices ou herbes séchées et servir de condiment. On la saupoudre sur des viandes, des salades, des plats de légumes etc. On peut également parfumer une mayonnaise avec pour obtenir une sauce très originale !

Dans une farce pour garnir des pâtes, des cannellonis par exemple. Pour assaisonner un poisson en croûte. En gelée pour accompagner un morceau de fromage de brebis par exemple. L’ortie séchée se consomme facilement en infusion.

soupe d'orties
soupe à l’ortie